Le Vent se lève et la Maison Passe-Temps présentent du 24 mai au 15 juin 2022 tous les jours de 10h à 19h.

Douleurs naturelles

Une exploration écrite et photographique, de deux lieux de souffrances urbaines abandonnés. Beelitz (Allemagne), Lyon (France). Deux villes qui, par-delà les frontières, partagent les mêmes flétrissures. Dans l’une, les vestiges du Beelitz Sanatorium ; dans l’autre, les restes de la prison Saint-Paul. Deux lieux délabrés, voués jadis à l’enfermement et à la souffrance. Deux lieux délaissés qui ont offert leurs cicatrices aux regards photographiques de Peter Malzer et Jean Milon, et à la pensée poélitique de Philippe Vaernewyck.

Construit en 1898 au sud-ouest de Berlin, le Beelitz Sanatorium a accueilli des tuberculeux, puis des soldats blessés des Première et Deuxième Guerres mondiales. Des milliers de personnes ont été détenues dans la prison Saint-Paul, ouverte en 1865. Des condamnés de droit commun, mais également des prisonniers politiques : des gangsters du milieu lyonnais, des Algériens combattants pour l’indépendance, des membres du groupe Action directe…

Funestes hasards de l’Histoire : Adolf Hitler a été soigné au Beelitz Sanatorium en 1916 ; Klaus Barbie, son fidèle suppôt, a purgé sa peine de réclusion à la prison Saint-Paul jusqu’à sa mort en 1991. Les murs des geôles et des salles de soin ont conservé la mémoire de douleurs indicibles. Les proscrits enfermés dans ces lieux ont gravé leurs cris au fil d’interminables couloirs. Des fantômes hantent les cellules abandonnées à l’oubli.

Les photographes ont archivé traces et empreintes. Pour que l’on n’oublie pas ces « douleurs naturelles », qui produisent la matière à penser d’une République Démocratique Naturante.

A la faveur d’une réhabilitation, l’ancienne prison Saint-Paul accueille désormais le campus de l’Université catholique de Lyon. Une partie de l’immense complexe du Beelitz Sanatorium s’apprête à devenir un « village créatif ».

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