Jusqu’au 10 mai 2020, la Galerie Le Vent se lève (51, quai de Bosc), à Sète, présente une exposition intitulée « Incarcerrance ». Elle réunit des photographies de Jean Milon et de Fabrice Spica, et des paroles recueillies par Mathieu Gabard et Fabrice Spica.

Leurs pas les ont menés jusqu’en France. Choisie ou imposée, l’errance est parfois devenue chemin de calvaire. Migrants, exilés, réfugiés… les qualificatifs ne manquent pas pour désigner ces âmes souvent abandonnées. Tous partagent un même désir de liberté, une même soif de paix. « Incarcerrance » leur est dédiée.

Avant qu’elles ne soient reconverties en campus universitaire, Jean Milon a photographié le cœur des prisons Saint-Paul et Saint-Joseph, à Lyon. Désaffectés, les lieux conservaient alors les stigmates de leur occupation contrainte : lambeaux de tissu accrochés aux barbelés, messages adressés à qui voudraient les lire, graffitis désespérés…

Au gré de déambulations dans les rues de Nîmes, parce qu’il voulait rendre un visage à ces invisibles, Fabrice Spica a photographié des personnes en demande d’asile. Volontaires, chacune et chacun a exprimé une émotion et posé devant l’objectif. Et parce qu’il fallait également des mots pour dire ces destins brisés, Irina, Rahimi, Anastasya… se sont racontés à la faveur d’ateliers d’écriture libre. Leurs phrases enveloppent leurs portraits. 

Le poète public montpelliérain Mathieu Gabard a, lui aussi, collecté les mots de personnes enfermées dans des Centres de Rétention Administrative. Extraits du livre « CRA – 115 propos d’hommes séquestrés », Éditions des Lisières ces témoignages disent les paroles empêchées et accompagnent les photographies de prison.

Vincent Roussot

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