Mon père, né en France de parents Espagnols, passe sa jeunesse en Algérie et en Tunisie, il y rencontre ma mère, Sicilienne, née en Tunisie. Ils se marient à Marseille. Un an plus tard me voici à Sète, enfant de la Méditerranée, curieuse de tout, posant des questions sur mes racines éparpillées et obtenant des pistes un peu embrouillées dans les recettes de cuisine de mes grands-mères.

Mes amies avaient des maisons familiales avec des greniers emplis d’objets souvenirs parfois provenant de plusieurs générations. Chez moi, pas d’objets pour nous souvenir, juste les histoires racontées par mes parents et grands-parents et beaucoup de vieilles photos aux bords dentelés…

Je m’évadais du quotidien en créant des mondes imaginaires peuplés d’êtres merveilleux, et j’inventais toutes sortes d’histoires.

À 15 ans, j’expérimente la photographie, initiée par mon père dans le labo familial bricolé dans le bureau. J’y passais de longs moments pour voir naître avec excitation le fruit de mes expériences. Puis, la lecture de la nouvelle « Douce nuit » issue du recueil de Dino Buzzati « Le K » m’a profondément inspirée. Le double regard porté sur un jardin, tantôt apaisant, tantôt inquiétant a bouleversé mon rapport à la réalité.

La vérité est devenue pour moi celle que l’on voulait bien voir. Depuis ce jour, j’ai toujours cherché à regarder autrement. Dans mes créations photographiques, j’aime laisser flotter une dimension d’étrangeté poétique et dramatique, tout en laissant une grande part à l’imaginaire.

Regarder autrement, une passion que j’essaie aussi de transmettre à mes élèves adultes ou enfants lors des ateliers photos que j’anime depuis plus de 15 ans.

 

http://www.veroniquerivera.com

 

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